De même, des voix se lèvent en Espagne pour demander une réaction proportionnelle de la part des ports espagnols.
D’après le quotidien "El Pais", la multinationale danoise de transport maritime, Maersk Line, a décidé de réduire de 25%, son activité conteneurs au port d'Algésiras. Cette mesure se traduira par le passage de près d'un demi-million de conteneurs par le port de Tanger-Med au lieu d'Algésiras.
De même, cette politique serait motivée par une possibilité de réduction des prix des conteneurs de 20%, si l’entreprise venait à transférer son activité au port tangérois. L’objectif visé par l’entreprise danoise est l’augmentation des transbordements à Tanger Med. Une augmentation qui lui serait bénéfique en termes de dépenses.
En effet, Tanger Med s’avère être très compétitif, non seulement par sa position géographique, mais aussi par les prix qui y sont appliqués. Les coûts du personnel sont estimés à une moyenne de 300 euros par mois pour un docker marocain, contre 3000 euros au terminal d’Algésiras.
Quant aux containeurs, le coût moyen d’un transbordement est de 70 euros à Algésiras comparativement à 50 euros au Maroc, d’après des sources syndicales.
Ce n’est pas la première fois que les Espagnols pointent du doigt le port de Tanger Med, qui ambitionne de devenir le premier du continent en matière de transport de marchandises.
Pour se préparer à la concurrence du port marocain, l’autorité portuaire d’Algésiras a lancé en 2007, des travaux d’extension pour l’exploitation des nouveaux quais pour conteneurs. La première phase de ce projet devait être prête dès 2008, alors que la deuxième est attendue pour cette année. Récemment, la capitainerie du port de Sebta, a estimé qu’il existait un risque « d’engorgement » du détroit suite à la mise en service de Tanger Méd.
En janvier 2009, le député national du Parti Populaire (PP) de Cadix, Jose Ignacio Landaluce, avait exhorté Madrid à promouvoir le développement du port d’Algésiras face à la montée en puissance de Tanger Med. La meilleure défense est l’attaque, dit-on. Ainsi, selon Fernando González Laxe, président de Puertos del Estado (Ports de l'Etat), établissement public dépendant du ministère de l’Equipement, cité par le journal « Expansion », les « ports espagnols doivent réagir à l'attraction du Maroc. » Les différents gestionnaires des ports espagnols doivent utiliser la nouvelle loi sur les ports pour maintenir le train de la compétitivité, a-t-il ajouté. Ladite loi entrera en vigueur prochainement. Elle instaurera une libéralisation du marché des sociétés de chargement et de déchargement de navires et modifiera le statut des dockers. Elle conférera également aux ports une grande autonomie dans leur gestion et leur tarification.